Présentation du projet PAGIR
Le Programme d’Accélération de la Gouvernance Institutionnelle et des Réformes (PAGIR) est une initiative conjointe de l’État congolais et de la Banque mondiale, lancée pour renforcer les institutions publiques, améliorer la gestion des finances publiques et garantir la durabilité des services publics essentiels dans les secteurs clés comme la santé et l’éducation.
Contexte et justification
La République du Congo, comme de nombreux pays en développement, fait face à des défis dans la mobilisation des ressources nationales, la transparence de la dépense publique et l’efficacité de la prestation des services publics. Le PAGIR a été conçu pour répondre à ces défis par un appui ciblé à la réforme du système de gouvernance institutionnelle et financière de l’État.
Le programme s’inscrit dans le cadre du plan national de développement 2022-2026, qui vise à promouvoir une croissance inclusive et diversifiée, en s’appuyant sur une gestion publique renforcée.
Objectifs généraux et ciblés
Objectif global
Améliorer la viabilité budgétaire, la transparence et l’efficacité des institutions publiques afin d’assurer un fonctionnement durable des services (éducation, santé, etc.) pour la population.
Objectifs spécifiques
Accroître la mobilisation des ressources domestiques, notamment via la modernisation des administrations fiscales et douanières, le recours aux systèmes numériques et la rationalisation des synergies entre les services chargés des recettes.
Renforcer la gestion des dépenses publiques en améliorant la programmation budgétaire, la passation des marchés publics, le contrôle budgétaire, ainsi que la reddition de comptes et le suivi-évaluation.
Appuyer les réformes sectorielles dans les domaines de la santé et de l’éducation, afin d’assurer une meilleure allocation des ressources publiques à des services utiles à la population.
Composantes et mécanismes
Le PAGIR est structuré autour de deux volets complémentaires :
| Volet | Nature du financement | Objectifs et fonctions |
| Financement fondé sur les résultats (PforR) | 55 millions USD | Déclenchement des décaissements conditionné à l’atteinte d’indicateurs de performance. Permet d’ancrer la réforme institutionnelle dans des résultats mesurables. |
| Financement de projet d’investissement (IPF / appui technique) | 15 millions USD | Soutien aux activités stratégiques, renforcement des capacités, assistance technique, modernisation des systèmes de gestion. |
Le projet est entré en vigueur le 1ᵉʳ novembre 2023 et se déroulera jusqu’au 30 juin 2027.
Budget, décaissements et phase de mise en œuvre
Le budget total du PAGIR s’élève à 70 millions de dollars, soit environ 41,6 milliards de FCFA.
À ce jour, les décaissements enregistrés sont les suivants :
PforR : ~ 11,3 millions USD
IPF / avance : ~ 1,86 million USD + ~ 0,74 million USD pour le DP (décaissement provisoire)
La mise en œuvre est soutenue par des missions d’appui, notamment avec des experts en gestion du secteur public, qui suivent l’exécution, révisent les indicateurs et formulent des recommandations pour corriger les écarts.
Gouvernance et pilotage
La coordination du programme est assurée par une Unité de Coordination du Projet (UCP), en collaboration avec le Secrétariat permanent aux réformes des finances publiques (SP-RFP).
Un Comité de pilotage composé de représentants de l’État, des ministères sectoriels, de la société civile et des partenaires techniques est chargé de :
valider le plan de travail et le budget annuel ;
examiner les rapports d’exécution et d’audit ;
assurer le suivi des recommandations des missions et audits ;
favoriser la coordination entre les acteurs.
Un vérificateur indépendant a été recruté pour certifier les indicateurs liés au décaissement (ILD).
Résultats attendus
Parmi les résultats visés :
Une augmentation notable du taux de recouvrement des recettes fiscales et douanières
Une meilleure efficience dans la dépense publique, avec une réduction des gaspillages
La mise en place d’un budget de programmation (ou « budget par programmes »)
La dématérialisation des procédures de passation des marchés publics pour plus de transparence et de traçabilité
Une amélioration tangible de la qualité des services en santé et éducation
Une redevabilité accrue des institutions publiques envers la population
Avancées récentes et ajustements
En 2025, le budget annuel du PAGIR a été porté à environ 3,6 milliards de FCFA pour absorber de nouvelles opérations demandées par l’État.
Le plan de travail et le budget 2025 ont été réajustés afin de mieux aligner le programme sur les priorités gouvernementales.
Le projet renforce l’urgence de la dématérialisation des marchés publics, pour réduire les lenteurs administratives, lutter contre la corruption et accroître la transparence.
En août 2025, une atelier de validation de la matrice d’indicateurs pour les marchés publics a été tenu en partenariat avec l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP).
Enjeux et défis
Adhésion politique et institutionnelle : Garantir que les réformes soient soutenues au plus haut niveau de l’État et intégrées dans les pratiques quotidiennes.
Capacités techniques : Former les fonctionnaires aux nouveaux outils, aux procédures nationales/internationales et aux systèmes numériques.
Suivi et évaluation rigoureux : Assurer un mécanisme crédible de certification et rapportage des résultats pour éviter les défaillances dans l’atteinte des objectifs.
Soutenabilité : Veiller à ce que les réformes engagées perdurent au-delà du programme, même après le retrait de l’appui externe.
Coordination intersectorielle : Assurer une cohérence entre les différents ministères (budget, planification, secteur social, etc.) pour éviter les cloisonnements.